souffledillusion

Breath of Illusion

Samedi 21 mars 2015 à 16:25

Plaisir d'écrire. 
D'écrire pour le plaisir. Pour l'art. Pour la beauté des mots, leur rythme dans les phrases. Pour la poésie des sens.


J'en ai tartiné des pages de douleur! Fallait que ça sorte. C'est comme un volcan dans mon ventre. Parfois c'est juste une montagne tranquille, jamais ne dort complètement. Et puis y a les éruptions. Irruptions soudaines, d'une violence sans pareille, qui s'agitent en toi et poussent à l'explosion. Parce que le corps n'est pas assez fort pour tenir ça. Ca sort par tous les pores. Ca pleure, ça transpire, ça crie, ça gerbe, ça convulse, ça suffoque. Horrible. Aussi dur à vivre que libérateur. C'est comme un putain d'orgasme. A l'inverse. Les mêmes sensations, le plaisir en moins. Cette châleur qui te brûle de la plante des pieds jusqu'aux creux des reins, qui vient mourir dans ton cou en t'étouffant. Cette intensité nerveuse qui monte et monte toujours plus jusqu'à l'explosion. 

Craquage!

C'est pas joli à voir! Pourtant ça fait un bien! Assez dingue de penser qu'on peut se faire du bien en étant dans un état si ignoble.
Ca sort. Ca sortira encore. 

Après ça, la tristesse n'a plus qu'à couler à flot. Se déverser un grand coup pour apaiser la demoiselle. Un tsunami pour nettoyer son âme.
Pleurer, écrire, marcher, pleurer, écrire, marcher. Encore. Et encore. Et encore.

Je t'écris souvent à toi. Presque toujours. Tout ce que j'aurais déverser sur ton épaule. Plutot tout ce que je n'aurais pas déversé, puisque t'aurais été là. J'ai écrit pour toi, écrit sur toi, écrit sur moi, sans toi, écrit sur les autres, sans toi. Toi toi toi toi toi. A croire que c'est obsessionnel. 
Ca l'est un peu faut le dire quand même.

Ca laisse un sacré vide quand t'es pas là.

J'écrirais bientôt autre chose. Ecrire les petits trucs du quotidien que personne ne regarde. Comme avant. Ecrire sur la vie, sur le monde, sur les gens. Mémé dans sa descente d'escalier, sourire aux lèvres. Tout ptiot haut comme trois pommes bio [elles sont toutes petites les pommes bio] , sous la pluie, trotinant sur le trotoir avec son parapluie branquebalant autour de ses épaules. Trop dur aussi pour un tout ptiot. Mais trop fier le ptit gars. Voilà. Tout ça. Les émotions du quotidien, les petits plaisirs du jour, les grandes frustrations, les petits bonheurs et les gros maux. Comme avant.

Finalement, je n'écrivais plus depuis que tous ces petits trucs, on le faisait exister tous les deux. On peut sourire d'une pepette qui trébuche, [même si, c'est pas cool, c'est vrai], partager une tranche de pain de seigle avec une jeune de la rue assis contre un orodateur. Et ca dans la même journée. Et tous ces petits moments, ils avaient de l'importance. Ils en ont toujours eu. Mais toi, tu les faisais vivre. On les disait, on les racontait, on les dépeignait. Raconter sa journée pouvait prendre des heures. Sans rien en dire au final. Rien que ces petits riens. Je les aime ces petits riens. Ils ont tant d'importance. Bien plus que tout le reste en fait. Qui s'en fout de ce qu'on a fait comme tous les jours entre 9h et 12h30 derrière son bureau, quand on peut raconter l'éclat de rire à la vue du gars en vélo qui pédalait avec ses béquilles accrochées au sac à dos, et le sourire qu'il a rendu, fier de son ridicule, et ravi de partager une seconde de plaisir.

On s'en fout.
C'est parce que la vie est pleine de petits riens qu'elle est si jolie.
Un monde de gosse. Une poésie. Des bêtises. 
La vie quoi.
Un rien de petits riens.




J





 

Samedi 21 mars 2015 à 15:31

Il m'aura bien fallu une trentaine de mois pour retrouver cette page blanche.
Trente mois, et puis une trentaine de tentatives pour retrouver la clé magique du mot de passe.
La mémoire est un fameux chantier qui ne cache pas moins qu'un vieux grenier les clés des frêles cadenas apposés sur nos trésors d'enfants.

Se relire. C'est peut-être le seul intérêt que je trouve à écrire en ligne. Rien ne disparait.
J'en ai brûlé des papiers. Déchirés, noyés, usés, perdus, jetés... On dit pourtant que les écrits restent.
Ceux là sont restés. Le calme et la douceur d'une vie d'enfant. La poésie naïve d'une gosse à peine majeure.

Trois années, c'est pourtant rien. Poussière. Grain de sable. Et pourtant.

Rétrospective.

Non pas que nostalgie. Elle est belle cette vie là. Elle est belle de sa pureté. De son indignation. De sa force. De la simplicité qu'elle était.

"A 17ans, on tient le monde entre ses mains, et ça ne nous fait pas peur".

Et puis va la vie. S'ouvre comme un bouton de rose, explose de toutes ses couleurs, de son parfum, enivre, exalte, comme cette grande bouffée d'air prise en haut d'une montagne, qui vient gonfler les poumons à les faire éclater. Bonheur.

Et puis s'en va la vie. Ca fait aussi partie du jeu.

Je sais pas si c'est ça grandir. Est-ce que grandir, c'est prendre des claques? Ca serait triste.
Est-ce que grandir, c'est quand on a eu mal? Est-ce qu'on est grand parce qu'on a souffert?
C'est ce qu'on dit. Je me sens pas plus grande. Toujours la tête dans les nuages, et toujours ce putain d'ancrage au sol.
Je me sens pas plus grande. Peut-être même, qu'au contraire, j'ai plus envie d'être grande.

Parce que c'est cette naïveté d'enfant, ce pouvoir de rêver, de croire, cette envie de jouer, de rire, d'observer les coccinelles et de manger des croissants aux amandes à toutes les heures du jour, c'est peut-être ça, qui rend la vie belle. Même quand on a mal. Y a pas besoin d'être grand en fait. Et puis souffrir et grandir, maudits soient ceux qui les alignent.

On change. On regarde différemment, soi, les autres. On s'écoute, on vit sur son essence, centré sur soi, et ça n'a rien d'égoïste. On est seul.
De son premier à son dernier souffle, on nait seul, on vit seul, on meurt seul. Même la mort des autres, on la vit seul. Alors s'écouter, respecter son besoin d'être. Etre, en fait. Etre et agir. La praxis avant le poesis. Vivre plutôt que faire. Ne me demandez pas qui a sorti ça. Un pote d'Aristote je dirais. Qu'importe. Il faut vivre. Parce que c'est beau. Elles sont belles ces émotions qui émergent puissamment à chaque instant où l'on se laisse être ce qu'on est. Liberté.

Ca ne coupe rien à la beauté du partage.
C'est... autre chose.
On ne partage avec les morts que ce qu'ils nous laissent. Leur emprunte sur nos êtres.
Sois qui tu es. Parce qu'il est un peu dans ce que tu es.
On est seul. On n'est pas si seul que ça.
 

Vendredi 12 octobre 2012 à 20:37



On sait pas, on sait plus. On croit savoir, et puis plus rien. Alors on réfléchit on pose tout ça sur le papier, on espère que ça passe, et puis non. Un matin on se lève avec la pêche, on y croit on en veut on va tenir, ça vaut l'coup. Et puis non, on tiendra pas. On en a gros sur la patate, on tourne en rond on a la tête lourde et le coeur qui a mal au coeur. On voudrait tenir. C'est une question de quelques mois. Et si lui il tenait pas? Et s'il s'en foutait? On croit savoir et finalement on sait rien.

Perdue.

T'es loin. J'ai besoin de toi. D'être avec toi.
Je veux plus de ces moments à voir ton regard s'embuer avant nos départs. Je veux plus partir. 

Samedi 7 janvier 2012 à 20:22




Perdue seule, à l'autre bout du monde...

Le monde est si grand, une immensité, agitée en tout sens comme un sablier dans la course au temps qu'on secouerait sans cesse. Et comme un sablier sans cesse ils sont moins nombreux en partie haute, et sans cesse on se noie dans celle d'en bas. Jusqu'ici tout va bien, c'est Cassel qui l'a dit. C'est pas la chute qui fait mal, c'est l'atterrissage. La dedans c'est la guerre. La guerre des grains de sable qui luttent pour leur survie, ou qui tentent seulement désespérément d'être autre chose.


Elle danse, seule, éphémère et légère...

Vivre l'instant, se regarder dans un miroir et se voir dans les étoiles. Parce qu'assis le cul dans les grains de sable si tu regardes les étoiles tu comprendras.
Tu n'es rien. Rien qu'un grain de sable. Un minuscule petit grain de sable. Au milieu de tous les autres. Tu n'es rien.
Assis le cul dans le sable, regarde les, regarde comme elles scintillent, regarde les comme elles brillent, comme elles sont belles, si loin, si insaisissables. C'est peut-être ce qui les rend si belles. Regarde les bordel, regarde comme elles te parlent. Regarde les! Elles te rappellent que tu n'es rien. Rien qu'un grain de sable au milieu des autres. C'est peut-être ce qui te rend belle. Ce manque de prétention, l'humilité qui te rappelle à ton essence. En avoir conscience te rend insaisissable. Parce que comprendre ça, c'est revenir à l'essence. La beauté est simple. La beauté est nature.

Vivre l'instant, se regarder dans un miroir et se voir dans les étoiles. Parce qu'assis le cul dans les grains de sable si tu regardes les étoiles tu comprendras.

Parce que n'être rien, c'est devenir tout. C'est peser la valeur de chaque chose, ton sourire à cette vieille femme tzigane au regard plié par les années, celui qu'elle te rend, aussi sincère qu'édenté, tes gestes, pour toi, pour les autres. Et puis eux. L'importance de leur présence. Parce que vivre comme un grain de sable c'est se rendre compte que rien ne dure. La marée emporte tout. Chaque fois. Et si elle le veut elle te détruira. C'est comme ça. Alors rien ne prend plus d'importance que tous ces mots, tous ces gestes. Ne jamais avoir de dettes envers eux. Donner, toujours. Parce que sans eux tu n'es rien. On peut mettre autant de puissance que l'ont veut dans le moteur, le bateau aura toujours besoin de ses flotteurs.

Vivre l'instant, se regarder dans un miroir et se voir dans les étoiles. Parce qu'assis le cul dans les grains de sable si tu regardes les étoiles tu comprendras.

Parce que n'être rien, rien aux yeux du monde, c'est savoir à qui s'offrir. Tu peux devenir tout.
 
Elle, elle était son tout. Lui, il était son tout, à elle.

Et ils étaient là, amoureux comme des enfants sans pudeur, année après année. On les regardait tous sans les voir. Pourtant, ils étaient beaux. Beaux parce que simples. Il suffisait de les voir, ces petits gestes, et ça prenait tout son sens. Ils étaient tout. Rien à foutre du monde, on l'observe, c'est notre métier, c'est tout. Rien à foutre du monde, on vit, et puis c'est tout.

Et ils étaient là, amoureux comme des enfants sans pudeur, année après année.



On avait des Tic-tac, elle en a fait glisser quatre dans le creux de sa main.
Sans un mot, elle a pris les orange, il a pris les verts.
Un regard seulement.
C'était tout.
 



 


Vendredi 28 octobre 2011 à 18:31


"Il n'est pardonné ni à une nation ni à une femme
le moment de faiblesse où le premier aventurier venu a pu leur faire violence."




Marx.

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