souffledillusion - Breath of Illusionhttp://souffledillusion.cowblog.frL'illusion d'un souffle pour un souffle d'illusion.CowblogfrSat, 21 Mar 2015 16:25:07 +0100180http://souffledillusion.cowblog.fr/rien-que-de-petits-riens-3272457.htmlRien que de petits riensPlaisir d'écrire. 
D'écrire pour le plaisir. Pour l'art. Pour la beauté des mots, leur rythme dans les phrases. Pour la poésie des sens.


J'en ai tartiné des pages de douleur! Fallait que ça sorte. C'est comme un volcan dans mon ventre. Parfois c'est juste une montagne tranquille, jamais ne dort complètement. Et puis y a les éruptions. Irruptions soudaines, d'une violence sans pareille, qui s'agitent en toi et poussent à l'explosion. Parce que le corps n'est pas assez fort pour tenir ça. Ca sort par tous les pores. Ca pleure, ça transpire, ça crie, ça gerbe, ça convulse, ça suffoque. Horrible. Aussi dur à vivre que libérateur. C'est comme un putain d'orgasme. A l'inverse. Les mêmes sensations, le plaisir en moins. Cette châleur qui te brûle de la plante des pieds jusqu'aux creux des reins, qui vient mourir dans ton cou en t'étouffant. Cette intensité nerveuse qui monte et monte toujours plus jusqu'à l'explosion. 

Craquage!

C'est pas joli à voir! Pourtant ça fait un bien! Assez dingue de penser qu'on peut se faire du bien en étant dans un état si ignoble.
Ca sort. Ca sortira encore. 

Après ça, la tristesse n'a plus qu'à couler à flot. Se déverser un grand coup pour apaiser la demoiselle. Un tsunami pour nettoyer son âme.
Pleurer, écrire, marcher, pleurer, écrire, marcher. Encore. Et encore. Et encore.

Je t'écris souvent à toi. Presque toujours. Tout ce que j'aurais déverser sur ton épaule. Plutot tout ce que je n'aurais pas déversé, puisque t'aurais été là. J'ai écrit pour toi, écrit sur toi, écrit sur moi, sans toi, écrit sur les autres, sans toi. Toi toi toi toi toi. A croire que c'est obsessionnel. 
Ca l'est un peu faut le dire quand même.

Ca laisse un sacré vide quand t'es pas là.

J'écrirais bientôt autre chose. Ecrire les petits trucs du quotidien que personne ne regarde. Comme avant. Ecrire sur la vie, sur le monde, sur les gens. Mémé dans sa descente d'escalier, sourire aux lèvres. Tout ptiot haut comme trois pommes bio [elles sont toutes petites les pommes bio] , sous la pluie, trotinant sur le trotoir avec son parapluie branquebalant autour de ses épaules. Trop dur aussi pour un tout ptiot. Mais trop fier le ptit gars. Voilà. Tout ça. Les émotions du quotidien, les petits plaisirs du jour, les grandes frustrations, les petits bonheurs et les gros maux. Comme avant.

Finalement, je n'écrivais plus depuis que tous ces petits trucs, on le faisait exister tous les deux. On peut sourire d'une pepette qui trébuche, [même si, c'est pas cool, c'est vrai], partager une tranche de pain de seigle avec une jeune de la rue assis contre un orodateur. Et ca dans la même journée. Et tous ces petits moments, ils avaient de l'importance. Ils en ont toujours eu. Mais toi, tu les faisais vivre. On les disait, on les racontait, on les dépeignait. Raconter sa journée pouvait prendre des heures. Sans rien en dire au final. Rien que ces petits riens. Je les aime ces petits riens. Ils ont tant d'importance. Bien plus que tout le reste en fait. Qui s'en fout de ce qu'on a fait comme tous les jours entre 9h et 12h30 derrière son bureau, quand on peut raconter l'éclat de rire à la vue du gars en vélo qui pédalait avec ses béquilles accrochées au sac à dos, et le sourire qu'il a rendu, fier de son ridicule, et ravi de partager une seconde de plaisir.

On s'en fout.
C'est parce que la vie est pleine de petits riens qu'elle est si jolie.
Un monde de gosse. Une poésie. Des bêtises. 
La vie quoi.
Un rien de petits riens.




J





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http://souffledillusion.cowblog.fr/commentaires-3272457.htmlSat, 21 Mar 2015 16:25:00 +0100http://souffledillusion.cowblog.fr/rien-que-de-petits-riens-3272457.html
http://souffledillusion.cowblog.fr/another-3272455.htmlAnother.Il m'aura bien fallu une trentaine de mois pour retrouver cette page blanche. Trente mois, et puis une trentaine de tentatives pour retrouver la clé magique du mot de passe.
La mémoire est un fameux chantier qui ne cache pas moins qu'un vieux grenier les clés des frêles cadenas apposés sur nos trésors d'enfants.

Se relire. C'est peut-être le seul intérêt que je trouve à écrire en ligne. Rien ne disparait.
J'en ai brûlé des papiers. Déchirés, noyés, usés, perdus, jetés... On dit pourtant que les écrits restent.
Ceux là sont restés. Le calme et la douceur d'une vie d'enfant. La poésie naïve d'une gosse à peine majeure.

Trois années, c'est pourtant rien. Poussière. Grain de sable. Et pourtant.

Rétrospective.

Non pas que nostalgie. Elle est belle cette vie là. Elle est belle de sa pureté. De son indignation. De sa force. De la simplicité qu'elle était.

"A 17ans, on tient le monde entre ses mains, et ça ne nous fait pas peur".

Et puis va la vie. S'ouvre comme un bouton de rose, explose de toutes ses couleurs, de son parfum, enivre, exalte, comme cette grande bouffée d'air prise en haut d'une montagne, qui vient gonfler les poumons à les faire éclater. Bonheur.

Et puis s'en va la vie. Ca fait aussi partie du jeu.

Je sais pas si c'est ça grandir. Est-ce que grandir, c'est prendre des claques? Ca serait triste.
Est-ce que grandir, c'est quand on a eu mal? Est-ce qu'on est grand parce qu'on a souffert?
C'est ce qu'on dit. Je me sens pas plus grande. Toujours la tête dans les nuages, et toujours ce putain d'ancrage au sol.
Je me sens pas plus grande. Peut-être même, qu'au contraire, j'ai plus envie d'être grande.

Parce que c'est cette naïveté d'enfant, ce pouvoir de rêver, de croire, cette envie de jouer, de rire, d'observer les coccinelles et de manger des croissants aux amandes à toutes les heures du jour, c'est peut-être ça, qui rend la vie belle. Même quand on a mal. Y a pas besoin d'être grand en fait. Et puis souffrir et grandir, maudits soient ceux qui les alignent.

On change. On regarde différemment, soi, les autres. On s'écoute, on vit sur son essence, centré sur soi, et ça n'a rien d'égoïste. On est seul.
De son premier à son dernier souffle, on nait seul, on vit seul, on meurt seul. Même la mort des autres, on la vit seul. Alors s'écouter, respecter son besoin d'être. Etre, en fait. Etre et agir. La praxis avant le poesis. Vivre plutôt que faire. Ne me demandez pas qui a sorti ça. Un pote d'Aristote je dirais. Qu'importe. Il faut vivre. Parce que c'est beau. Elles sont belles ces émotions qui émergent puissamment à chaque instant où l'on se laisse être ce qu'on est. Liberté.

Ca ne coupe rien à la beauté du partage.
C'est... autre chose.
On ne partage avec les morts que ce qu'ils nous laissent. Leur emprunte sur nos êtres.
Sois qui tu es. Parce qu'il est un peu dans ce que tu es.
On est seul. On n'est pas si seul que ça.
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http://souffledillusion.cowblog.fr/commentaires-3272455.htmlSat, 21 Mar 2015 15:31:00 +0100http://souffledillusion.cowblog.fr/another-3272455.html
http://souffledillusion.cowblog.fr/on-ne-sait-jamais-3210932.htmlOn ne sait jamais
On sait pas, on sait plus. On croit savoir, et puis plus rien. Alors on réfléchit on pose tout ça sur le papier, on espère que ça passe, et puis non. Un matin on se lève avec la pêche, on y croit on en veut on va tenir, ça vaut l'coup. Et puis non, on tiendra pas. On en a gros sur la patate, on tourne en rond on a la tête lourde et le coeur qui a mal au coeur. On voudrait tenir. C'est une question de quelques mois. Et si lui il tenait pas? Et s'il s'en foutait? On croit savoir et finalement on sait rien.

Perdue.

T'es loin. J'ai besoin de toi. D'être avec toi.
Je veux plus de ces moments à voir ton regard s'embuer avant nos départs. Je veux plus partir. 

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http://souffledillusion.cowblog.fr/commentaires-3210932.htmlFri, 12 Oct 2012 20:37:00 +0200http://souffledillusion.cowblog.fr/on-ne-sait-jamais-3210932.html
http://souffledillusion.cowblog.fr/le-cul-dans-le-sable-3161389.htmlle cul dans le sable

Perdue seule, à l'autre bout du monde...

Le monde est si grand, une immensité, agitée en tout sens comme un sablier dans la course au temps qu'on secouerait sans cesse. Et comme un sablier sans cesse ils sont moins nombreux en partie haute, et sans cesse on se noie dans celle d'en bas. Jusqu'ici tout va bien, c'est Cassel qui l'a dit. C'est pas la chute qui fait mal, c'est l'atterrissage. La dedans c'est la guerre. La guerre des grains de sable qui luttent pour leur survie, ou qui tentent seulement désespérément d'être autre chose.


Elle danse, seule, éphémère et légère...

Vivre l'instant, se regarder dans un miroir et se voir dans les étoiles. Parce qu'assis le cul dans les grains de sable si tu regardes les étoiles tu comprendras.
Tu n'es rien. Rien qu'un grain de sable. Un minuscule petit grain de sable. Au milieu de tous les autres. Tu n'es rien.
Assis le cul dans le sable, regarde les, regarde comme elles scintillent, regarde les comme elles brillent, comme elles sont belles, si loin, si insaisissables. C'est peut-être ce qui les rend si belles. Regarde les bordel, regarde comme elles te parlent. Regarde les! Elles te rappellent que tu n'es rien. Rien qu'un grain de sable au milieu des autres. C'est peut-être ce qui te rend belle. Ce manque de prétention, l'humilité qui te rappelle à ton essence. En avoir conscience te rend insaisissable. Parce que comprendre ça, c'est revenir à l'essence. La beauté est simple. La beauté est nature.

Vivre l'instant, se regarder dans un miroir et se voir dans les étoiles. Parce qu'assis le cul dans les grains de sable si tu regardes les étoiles tu comprendras.

Parce que n'être rien, c'est devenir tout. C'est peser la valeur de chaque chose, ton sourire à cette vieille femme tzigane au regard plié par les années, celui qu'elle te rend, aussi sincère qu'édenté, tes gestes, pour toi, pour les autres. Et puis eux. L'importance de leur présence. Parce que vivre comme un grain de sable c'est se rendre compte que rien ne dure. La marée emporte tout. Chaque fois. Et si elle le veut elle te détruira. C'est comme ça. Alors rien ne prend plus d'importance que tous ces mots, tous ces gestes. Ne jamais avoir de dettes envers eux. Donner, toujours. Parce que sans eux tu n'es rien. On peut mettre autant de puissance que l'ont veut dans le moteur, le bateau aura toujours besoin de ses flotteurs.

Vivre l'instant, se regarder dans un miroir et se voir dans les étoiles. Parce qu'assis le cul dans les grains de sable si tu regardes les étoiles tu comprendras.

Parce que n'être rien, rien aux yeux du monde, c'est savoir à qui s'offrir. Tu peux devenir tout.
 
Elle, elle était son tout. Lui, il était son tout, à elle.

Et ils étaient là, amoureux comme des enfants sans pudeur, année après année. On les regardait tous sans les voir. Pourtant, ils étaient beaux. Beaux parce que simples. Il suffisait de les voir, ces petits gestes, et ça prenait tout son sens. Ils étaient tout. Rien à foutre du monde, on l'observe, c'est notre métier, c'est tout. Rien à foutre du monde, on vit, et puis c'est tout.

Et ils étaient là, amoureux comme des enfants sans pudeur, année après année.



On avait des Tic-tac, elle en a fait glisser quatre dans le creux de sa main.
Sans un mot, elle a pris les orange, il a pris les verts.
Un regard seulement.
C'était tout.
 



 


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http://souffledillusion.cowblog.fr/commentaires-3161389.htmlSat, 07 Jan 2012 20:22:00 +0100http://souffledillusion.cowblog.fr/le-cul-dans-le-sable-3161389.html
http://souffledillusion.cowblog.fr/marx-3147067.htmlMarx
"Il n'est pardonné ni à une nation ni à une femme
le moment de faiblesse où le premier aventurier venu a pu leur faire violence."




Marx.
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http://souffledillusion.cowblog.fr/commentaires-3147067.htmlFri, 28 Oct 2011 18:31:00 +0200http://souffledillusion.cowblog.fr/marx-3147067.html
http://souffledillusion.cowblog.fr/still-3143665.htmlStill.

J'étais fatiguée, ivre d'être enrhumée, détendue et sereine.
Y avait ce film aux émotions légères.
Un sourire aux lèvres.

J'ai pleuré ton absence.
 
 
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http://souffledillusion.cowblog.fr/commentaires-3143665.htmlWed, 12 Oct 2011 16:14:00 +0200http://souffledillusion.cowblog.fr/still-3143665.html
http://souffledillusion.cowblog.fr/time-is-waiting-3129956.htmlTime is waiting Et si on prenait le temps?
      Et si on se laissait du temps?
            Et si on donnait le temps au temps?
                 Et si on laissait faire le temps?

Toujours à 100 à l'heure, à peine terminé qu'une autre chose à s'occuper. Epuisant? Indispensable. Cette éternelle lutte contre l'ennui, obsessionnel besoin d'occuper le moindre vide qui tenterait de s'insurger dans le planning d'une malheureuse journée, si le temps était une valise, elle y jèterait avec non chalance tant de vêtements poussiéreux qu'il faudrait s'assoir à quatre dessus pour la fermer. A peine relevés qu'elle exploserait, projetant de vieux haillons de souvenirs un peu partout dans l'air.

On en est là. Toujours courir, toujours s'occuper les deux mains, toujours faire trente six choses en même temps et penser à la trente-septième, toujours combler les espaces, pas la moindre pause, non ne souffle pas non, ne laisse pas le moindre vide. Il pourrait s'y immiscer. Alors on court, on court partout, on lit, on oublie, on sort, on s'en sort, on court, on arrive aux cours, on y va, on en revient, on nettoie, on revoit, on ponce, on pense, on démonte, on remonte, on met les voiles, non. Trop de vent. On range les voiles on prend une toile on peint, on dépeint on se plaint on est plein, là c'est trop plein. Alors on s'envole on vole on est puni, on plane on transplane on s'en va. On part. On revient. Parce qu'on revient toujours. 


[PAUSE]

 
 
Elle a fermé les yeux, inspirant profondément. Un peu de poésie dans ce monde de brutes. Une petite pause. Prendre le temps de respirer ce grand air, une perle de mélancolie au coin de l'oeil, chassé avec tendresse du revers de sa main.
Elle a fermé les yeux, inspirant profondément elle a senti. La brise légère chargée d'air frais s'emmêler dans ses jambes nues, la douceur de ses cheveux caresser sa nuque, l'odeur des grands pins, la lumière du soleil refletée dans les hautes herbes, le ruissellement de l'eau dans les méandres des rochers. Un voyage des sens en l'espace d'une seconde. Elle était partie.
Et puis l'absence. Ca y est elle est là. Toujours. Cette absence, ce vide qui se glisse partout. L'absence de ces mains sur les méandres de sa peau, l'absence de son corps contre le sien la nuit quand elle dort, l'absence de son sourire malicieux quand ils entrevoyaient une bêtise à faire ensemble, l'absence de son regard complice quand c'était fait. L'abscence de ses cigarettes, de son bordel, de sa voix, de sa barbe de trois jours, de son t-shirt troué, l'absence de ses idées loufoques, de ses caprices de môme.

 
Tout de lui lui manquait. Sauf lui. Lui, elle le détestait trop pour ça.

Alors elle voyageait. Elle trouvait chez l'un le sourire malicieux, chez l'autre la chaleur d'un corps, apaisante, rassurante, elle allait s'y engouffrer quand épuisée elle cédait à la panique. Elle croisait parfois l'odeur de ses cigarettes. Tournant la tête elle s'apercevait bien vite de sa stupidité. Biensûr qu'il n'était pas là. On revient toujours, mais pas lui. Et tant mieux. Ce qu'elle voulait, ce n'était pas lui.

Confus tout ça non? Il s'en passe des choses en une fraction de seconde de méditation. Fermer les yeux, inspirer. Quand vous sentirez rebondir à toute vitesse en votre fort intérieur chacune de vos pensées, à tel point que vous ne saurez plus les distinguer, alors peut-être, je dis bien peut-être, vous entreverrez les raisons qui font qu'on occupe chacun des vides qui s'immiscent dans une journée.

[Bienvenus dans ma tête, allouette]
 
 
 
 
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http://souffledillusion.cowblog.fr/commentaires-3129956.htmlFri, 12 Aug 2011 14:40:00 +0200http://souffledillusion.cowblog.fr/time-is-waiting-3129956.html
http://souffledillusion.cowblog.fr/sound-of-silence-3110100.htmlSound of Silence






Sound of Silence









 
Simon & Garfunkel
 
 
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http://souffledillusion.cowblog.fr/commentaires-3110100.htmlSat, 21 May 2011 19:38:00 +0200http://souffledillusion.cowblog.fr/sound-of-silence-3110100.html
http://souffledillusion.cowblog.fr/le-tic-de-l-ours-3110085.htmlLe tic de l'oursDroite, gauche, à droite, à gauche. Mouvement de recul, droite, gauche, à droite, à gauche.

Le tic de l'ours.
Tant de chevaux manifestent ce trouble compulsif. Droite, gauche, ils sont là, les antérieurs contre la porte de leur box, et le poitrail qui frotte, de droite, à gauche, de gauche, à droite, sans arrêt, des heures durant ils se balancent contre la paroie de bois, leur grande tête à l'extérieur du petit espace clot et sombre, le plus souvent leur nuque est courbée, le chanfrein à la verticale, les lèvres retroussées, pincées, les machoires crispées... 

L'ennui.

Qu'il est beau l'homme qui maîtrise l'animal, qui enferme la créature la plus noble pour l'oublier à l'obscurité, à l'oppression et à l'ennui, par simple besoin de possession, incapable de vivre heureux sans se sentir puissant. Qu'il est beau le propriétaire aigri qui n'a jamais le temps, et cette splendeur à la morphologie si fine, cette puissante musculature qui se dessine, qu'elle est belle, ternie par une épaisse couche de poussière. 
Les jours passent, les heures ont sur ton dessin si précis l'impact d'un flou, tu tournes en rond, tu t'ennuies, tu démuscles, et cette lueur de malice au fond de ton regard... disparue. Image ternie d'une triste réalité, les mois passent et tes os semblent se battre pour percer ta peau, tu te balances de gauche à droite... le regard vide, gauche, droite, gauche, droite... 

Et puis, elle craqua. C'était défendu, c'était interdit, mais elle entra dans ta prison. Un moment de douceur, un autre moment, si long mais si paisible, à frotter cette poussière armée d'une poignée de paille sèche. Un regard vers l'extérieur, gauche, droite, gauche, droite. Personne. Alors d'un geste simple, d'un simple geste elle changea le cours des choses. Elle poussa la paroie de bois, et passant une longe autour de ton encolure elle avanca d'un pas. 

Il suffisait d'ouvrir la porte.

Qu'il est beau l'homme qui maîtrise l'animal, par simple besoin de possession, incapable de vivre heureux sans se sentir puissant.
Hier, ce qu'elle apperçut la perturba. Il était là, petit, fragile, sâle, les traits fatigués, mal assis entre de vieux sacs usés et un plaid dégueulasse, la gueule noircie par la vie. Gauche, droite, gauche, droite. Gauche. Droite. 
Ce vieil homme assis là, le cul par terre, comme convulsant sous le poids de la vie, gauche, droite, gauche, droite, la tête basse, le regard dans le vide, machoires crispées, gauche, droite, gauche, droite.

L'ennui.

Gauche, droite, gauche, droite.

Le tic de l'ours.

Mais comment peut-on en arriver là? Qu'il est beau l'homme qui ne se satisfait plus de maîtriser l'animal, ni même de le détruire. Qu'il est beau l'homme qui face à lui même ne saurait passer chemin, l'homme qui par la force de l'argent se bat pour le pouvoir.
Assouvir.
Alors on enferme les moins battants dans l'obscurité de la misère. Et ils tournent en rond. Et ils s'ennuient. Et le cul sur le trotoir ils regardent passer les gens au dessus d'eux. Gauche, droite, gauche, droite.
 
Il suffirait pourtant d'ouvrir la porte.
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http://souffledillusion.cowblog.fr/commentaires-3110085.htmlSat, 21 May 2011 17:45:00 +0200http://souffledillusion.cowblog.fr/le-tic-de-l-ours-3110085.html
http://souffledillusion.cowblog.fr/chaussure-a-ton-pieds-3072745.htmlchaussure à ton pieds

Tu ne trouves pas de chaussure à ton pieds? 

 



C'est à dire qu'il y a déjà un pieds dans la seule chaussure qui m'intéresse réellement sur cette vaste planète.




Alors je marche pieds nus.
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http://souffledillusion.cowblog.fr/commentaires-3072745.htmlSun, 26 Dec 2010 19:06:00 +0100http://souffledillusion.cowblog.fr/chaussure-a-ton-pieds-3072745.html