Un monde qui vit, un monde d'enfants qui crient, qui jouent, qui pleurent, qui sourient, un monde d'enfants qui rient. 
Et si c'était ça chez nous aussi?

Ils avaient tous entre 5 et 11 ans, ils étaient calme ça pour sûr, les cinq premières minutes de la séance, ils étaient regroupés, assis pour la plupart en tailleur sur les tapis verts et rouges. Ils n'avaient tous dans la tête que le désir d'en finir avec ces petites minutes de silence, et de partir dans leur petit monde. C'était la jungle, c'était le souk, c'était le bin's, c'était le cirque. Oui leur petit monde, le petit moment dans la semaine où tout devenait possible, c'était le cirque. Oh non pas le grand chapito de Zavata avec ses éléphants et ses ours, non non, notre petit cirque à nous, il avait lieu dans un gymnase, pas très grand non plus, avec un gardien, pas très beau, pas très grand non plus dailleurs, c'était petit, c'était bien. 

Y avait bien quelques grands, on était pas dans ces films où les enfants se gèrent tout seuls et s'en sortent magnifiquement bien [vous avez vu comme il s'en sorte à merveille les marmots dans ces films? Vous aussi ça vous a choqué? Vous aussi vous trouvez que la morale de l'histoire est limite pour nos petits frères?] Non, là y avait quand même quelques grands, de grands enfants pourrait-on dire.
Ils n'avaient qu'un mot à dire: ''Allez!''

Et voilà notre foule de petits artistes qui se précipitent vers leurs activités, ça et là des p'tits gars en jogging addidas qui lancent des massues difficiles à rattraper, ici la petite Elise qui tente de marcher sur le fil, un manche à balai usé dans la main lui sert d'appui pour s'équilibrer, bringuebalante elle avance tout doucement, le sourire aux lèvres en regardant son petit frère tomber du monocylce. Difficile les débuts hein? [On sait tous ce que c'est! Quoi que...] Il y aussi Luca, trapeziste en herbe à la tignasse dorée, accroché la tête en bas à sa drole de barrette en bois, les filles avec leurs drapeaux qui tournoient dans les airs, s'emmelent, tournent, tournent et tournent, au dessus des couettes, dans le dos, derrière la tête, le ptit Tom qui dépasse de tous les autres sur ses échasses, et puis lui, lui Oh Grand Maitre du Cirque, créateur de Tit'Equipe que nous sommes, le plus grand le plus beau le plus fort, celui qui fait sourire tous les gosses qu'ils soient en ville ou à la maison, qu'ils soient malades ou bien portant, lui c'était celui dont toutes les gamines étaient amoureuses de mon temps [moi la première], c'était celui qui respectaient ses élèves quand il était prof, celui qui respectaient ses gamins quand il était animateur, qui leur apprenaient sans pression quand il était éduc, et qui laissait sur toutes les bouches un sourire indécrochable.

Devant sa tripotée de marmots aux rires sonores il pouvait être fier, parce que des tableaux comme celui que je viens de peindre, y en a pas partout, et ces sourires là c'est mon petit moment de plaisir à moi. Des enfants qui s'épanouissent, des enfants qui jouent, qui sourient, qui apprenent le respect avec un sourire sur les lèvres, et qui vous donne à vous de quoi sourire au milieu d'une journée de boulot ennuyant, en cours ou ailleurs, il suffit de vous représenter cette image de toute cette petite troupe d'artistes en herbes, joyeux comme tout, et vous vous prendrez vous même à sourire au milieu d'un DS de maths [étonnant non?]