souffledillusion

Breath of Illusion

Samedi 21 mars 2015 à 15:31

Il m'aura bien fallu une trentaine de mois pour retrouver cette page blanche.
Trente mois, et puis une trentaine de tentatives pour retrouver la clé magique du mot de passe.
La mémoire est un fameux chantier qui ne cache pas moins qu'un vieux grenier les clés des frêles cadenas apposés sur nos trésors d'enfants.

Se relire. C'est peut-être le seul intérêt que je trouve à écrire en ligne. Rien ne disparait.
J'en ai brûlé des papiers. Déchirés, noyés, usés, perdus, jetés... On dit pourtant que les écrits restent.
Ceux là sont restés. Le calme et la douceur d'une vie d'enfant. La poésie naïve d'une gosse à peine majeure.

Trois années, c'est pourtant rien. Poussière. Grain de sable. Et pourtant.

Rétrospective.

Non pas que nostalgie. Elle est belle cette vie là. Elle est belle de sa pureté. De son indignation. De sa force. De la simplicité qu'elle était.

"A 17ans, on tient le monde entre ses mains, et ça ne nous fait pas peur".

Et puis va la vie. S'ouvre comme un bouton de rose, explose de toutes ses couleurs, de son parfum, enivre, exalte, comme cette grande bouffée d'air prise en haut d'une montagne, qui vient gonfler les poumons à les faire éclater. Bonheur.

Et puis s'en va la vie. Ca fait aussi partie du jeu.

Je sais pas si c'est ça grandir. Est-ce que grandir, c'est prendre des claques? Ca serait triste.
Est-ce que grandir, c'est quand on a eu mal? Est-ce qu'on est grand parce qu'on a souffert?
C'est ce qu'on dit. Je me sens pas plus grande. Toujours la tête dans les nuages, et toujours ce putain d'ancrage au sol.
Je me sens pas plus grande. Peut-être même, qu'au contraire, j'ai plus envie d'être grande.

Parce que c'est cette naïveté d'enfant, ce pouvoir de rêver, de croire, cette envie de jouer, de rire, d'observer les coccinelles et de manger des croissants aux amandes à toutes les heures du jour, c'est peut-être ça, qui rend la vie belle. Même quand on a mal. Y a pas besoin d'être grand en fait. Et puis souffrir et grandir, maudits soient ceux qui les alignent.

On change. On regarde différemment, soi, les autres. On s'écoute, on vit sur son essence, centré sur soi, et ça n'a rien d'égoïste. On est seul.
De son premier à son dernier souffle, on nait seul, on vit seul, on meurt seul. Même la mort des autres, on la vit seul. Alors s'écouter, respecter son besoin d'être. Etre, en fait. Etre et agir. La praxis avant le poesis. Vivre plutôt que faire. Ne me demandez pas qui a sorti ça. Un pote d'Aristote je dirais. Qu'importe. Il faut vivre. Parce que c'est beau. Elles sont belles ces émotions qui émergent puissamment à chaque instant où l'on se laisse être ce qu'on est. Liberté.

Ca ne coupe rien à la beauté du partage.
C'est... autre chose.
On ne partage avec les morts que ce qu'ils nous laissent. Leur emprunte sur nos êtres.
Sois qui tu es. Parce qu'il est un peu dans ce que tu es.
On est seul. On n'est pas si seul que ça.
 

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