souffledillusion

Breath of Illusion

Mercredi 12 octobre 2011 à 16:14




J'étais fatiguée, ivre d'être enrhumée, détendue et sereine.
Y avait ce film aux émotions légères.
Un sourire aux lèvres.

J'ai pleuré ton absence.
 
 

Vendredi 12 août 2011 à 14:40


Et si on prenait le temps?
      Et si on se laissait du temps?
            Et si on donnait le temps au temps?
                 Et si on laissait faire le temps?

Toujours à 100 à l'heure, à peine terminé qu'une autre chose à s'occuper. Epuisant? Indispensable. Cette éternelle lutte contre l'ennui, obsessionnel besoin d'occuper le moindre vide qui tenterait de s'insurger dans le planning d'une malheureuse journée, si le temps était une valise, elle y jèterait avec non chalance tant de vêtements poussiéreux qu'il faudrait s'assoir à quatre dessus pour la fermer. A peine relevés qu'elle exploserait, projetant de vieux haillons de souvenirs un peu partout dans l'air.

On en est là. Toujours courir, toujours s'occuper les deux mains, toujours faire trente six choses en même temps et penser à la trente-septième, toujours combler les espaces, pas la moindre pause, non ne souffle pas non, ne laisse pas le moindre vide. Il pourrait s'y immiscer. Alors on court, on court partout, on lit, on oublie, on sort, on s'en sort, on court, on arrive aux cours, on y va, on en revient, on nettoie, on revoit, on ponce, on pense, on démonte, on remonte, on met les voiles, non. Trop de vent. On range les voiles on prend une toile on peint, on dépeint on se plaint on est plein, là c'est trop plein. Alors on s'envole on vole on est puni, on plane on transplane on s'en va. On part. On revient. Parce qu'on revient toujours. 


[PAUSE]

 
 
Elle a fermé les yeux, inspirant profondément. Un peu de poésie dans ce monde de brutes. Une petite pause. Prendre le temps de respirer ce grand air, une perle de mélancolie au coin de l'oeil, chassé avec tendresse du revers de sa main.
Elle a fermé les yeux, inspirant profondément elle a senti. La brise légère chargée d'air frais s'emmêler dans ses jambes nues, la douceur de ses cheveux caresser sa nuque, l'odeur des grands pins, la lumière du soleil refletée dans les hautes herbes, le ruissellement de l'eau dans les méandres des rochers. Un voyage des sens en l'espace d'une seconde. Elle était partie.
Et puis l'absence. Ca y est elle est là. Toujours. Cette absence, ce vide qui se glisse partout. L'absence de ces mains sur les méandres de sa peau, l'absence de son corps contre le sien la nuit quand elle dort, l'absence de son sourire malicieux quand ils entrevoyaient une bêtise à faire ensemble, l'absence de son regard complice quand c'était fait. L'abscence de ses cigarettes, de son bordel, de sa voix, de sa barbe de trois jours, de son t-shirt troué, l'absence de ses idées loufoques, de ses caprices de môme.

 
Tout de lui lui manquait. Sauf lui. Lui, elle le détestait trop pour ça.

Alors elle voyageait. Elle trouvait chez l'un le sourire malicieux, chez l'autre la chaleur d'un corps, apaisante, rassurante, elle allait s'y engouffrer quand épuisée elle cédait à la panique. Elle croisait parfois l'odeur de ses cigarettes. Tournant la tête elle s'apercevait bien vite de sa stupidité. Biensûr qu'il n'était pas là. On revient toujours, mais pas lui. Et tant mieux. Ce qu'elle voulait, ce n'était pas lui.

Confus tout ça non? Il s'en passe des choses en une fraction de seconde de méditation. Fermer les yeux, inspirer. Quand vous sentirez rebondir à toute vitesse en votre fort intérieur chacune de vos pensées, à tel point que vous ne saurez plus les distinguer, alors peut-être, je dis bien peut-être, vous entreverrez les raisons qui font qu'on occupe chacun des vides qui s'immiscent dans une journée.

[Bienvenus dans ma tête, allouette]
 
 
 
 

Samedi 21 mai 2011 à 19:38








Sound of Silence









 
Simon & Garfunkel
 
 

Samedi 21 mai 2011 à 17:45

Droite, gauche, à droite, à gauche. Mouvement de recul, droite, gauche, à droite, à gauche.

Le tic de l'ours.
Tant de chevaux manifestent ce trouble compulsif. Droite, gauche, ils sont là, les antérieurs contre la porte de leur box, et le poitrail qui frotte, de droite, à gauche, de gauche, à droite, sans arrêt, des heures durant ils se balancent contre la paroie de bois, leur grande tête à l'extérieur du petit espace clot et sombre, le plus souvent leur nuque est courbée, le chanfrein à la verticale, les lèvres retroussées, pincées, les machoires crispées... 

L'ennui.

Qu'il est beau l'homme qui maîtrise l'animal, qui enferme la créature la plus noble pour l'oublier à l'obscurité, à l'oppression et à l'ennui, par simple besoin de possession, incapable de vivre heureux sans se sentir puissant. Qu'il est beau le propriétaire aigri qui n'a jamais le temps, et cette splendeur à la morphologie si fine, cette puissante musculature qui se dessine, qu'elle est belle, ternie par une épaisse couche de poussière. 
Les jours passent, les heures ont sur ton dessin si précis l'impact d'un flou, tu tournes en rond, tu t'ennuies, tu démuscles, et cette lueur de malice au fond de ton regard... disparue. Image ternie d'une triste réalité, les mois passent et tes os semblent se battre pour percer ta peau, tu te balances de gauche à droite... le regard vide, gauche, droite, gauche, droite... 

Et puis, elle craqua. C'était défendu, c'était interdit, mais elle entra dans ta prison. Un moment de douceur, un autre moment, si long mais si paisible, à frotter cette poussière armée d'une poignée de paille sèche. Un regard vers l'extérieur, gauche, droite, gauche, droite. Personne. Alors d'un geste simple, d'un simple geste elle changea le cours des choses. Elle poussa la paroie de bois, et passant une longe autour de ton encolure elle avanca d'un pas. 

Il suffisait d'ouvrir la porte.

Qu'il est beau l'homme qui maîtrise l'animal, par simple besoin de possession, incapable de vivre heureux sans se sentir puissant.
Hier, ce qu'elle apperçut la perturba. Il était là, petit, fragile, sâle, les traits fatigués, mal assis entre de vieux sacs usés et un plaid dégueulasse, la gueule noircie par la vie. Gauche, droite, gauche, droite. Gauche. Droite. 
Ce vieil homme assis là, le cul par terre, comme convulsant sous le poids de la vie, gauche, droite, gauche, droite, la tête basse, le regard dans le vide, machoires crispées, gauche, droite, gauche, droite.

L'ennui.

Gauche, droite, gauche, droite.

Le tic de l'ours.

Mais comment peut-on en arriver là? Qu'il est beau l'homme qui ne se satisfait plus de maîtriser l'animal, ni même de le détruire. Qu'il est beau l'homme qui face à lui même ne saurait passer chemin, l'homme qui par la force de l'argent se bat pour le pouvoir.
Assouvir.
Alors on enferme les moins battants dans l'obscurité de la misère. Et ils tournent en rond. Et ils s'ennuient. Et le cul sur le trotoir ils regardent passer les gens au dessus d'eux. Gauche, droite, gauche, droite.
 
Il suffirait pourtant d'ouvrir la porte.

Dimanche 26 décembre 2010 à 19:06



Tu ne trouves pas de chaussure à ton pieds? 

 



C'est à dire qu'il y a déjà un pieds dans la seule chaussure qui m'intéresse réellement sur cette vaste planète.




Alors je marche pieds nus.

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