souffledillusion

Breath of Illusion

Mercredi 10 mars 2010 à 15:55


Il faisait froid ce soir, y avait lui, toi, et elle. 
Vous étiez là tous les trois, activés à rassembler les branchages morts pour les transporter, et puis vous avez embrasé ce tas de bois secs et fatigué, dans les lueurs du soir, d'abbord quelques étincelles et bientôt un brasier au bord du lac, ce lac si paisible au lendemain de la tempète.

Il faisait froid ce soir, y avait lui, toi, et elle.
Vous étiez là tous les trois, rassemblés autour de la chaleur d'un foyer brûlant, elle avait les yeux tournés vers le ciel. En tête à tête avec la lune, la lune qui transperçait puissament les nuages, comme s'éveillant et s'étirant de ses draps nuageux, elle regardait l'immensité du ciel, et la lune lui renvoyait son image, toute petite moucherone qu'elle était assise en tailleur au bord du lac, à coté du tout petit tas d'étincelles. Ces toutes petites étincelles qui chacune se reflétait dans ses yeux, ses yeux à lui, d'un bleu plus clair que l'eau du lac, approfondis par l'obscurité, elle réalisa alors qu'elle n'avait jamais oser plonger son regard dans ses yeux là. La peur? Peut-être bien. Elle se sentait si bien, petite moucheronne, assise près du feu à l'écouter raconter ses histoires.

Il faisait froid ce soir, y avait lui, toi, et elle.
Toi tu étais lui, vous étiez là tous les trois, à rire et rire encore, vous étiez là simplement, ici et maintenant. Pas une pensée pour le passé, ni même pour le lendemain, le simple instant présent veccu sans être réfléchi, elle était là, assise en tailleur autour du feu, lui d'un côté, toi de l'autre. La fumée lui brûlant les yeux elle s'était allongée, le dos appuyé contre le sable du lac, le crépitement du feu en fond sonore, et ta voix, ta voix qui lui parlait, qui l'emmenait rêver de tes histoires. Elle regardait là haut, les nuages sombres défiler sur le gris nocturne du ciel, toujours évitant de croiser la lune, elle t'écoutait, et puis toi aussi, la fumée irritante t'y amenant tu t'appuyais contre elle, la tête posée sur son blouson à l'odeur de poussière, le bleu de tes yeux tournés vers le même défilé nocturnes des nuages, tu continuais de raconter tes histoires, et elle t'écoutait, ils t'écoutaient tous les deux, elle et lui, dans le calme de la nuit, à la chaleur du feu, sous le regard de la lune vous étiez là, il était tard déjà, mais pour elle et toi, tout n'était que prémice d'un moment que la lune elle même ne saurrait raconter.

Il faisait froid ce soir, y avait lui, toi, et elle.
Et puis il est rentré.



Il restait elle, il restait toi.

Lundi 22 février 2010 à 23:49


 

Mais où se trouve le réel?
Qui est réel?
Et si on était comme dans Matrix, si le réel dépendait juste de la définition qu'on lui donnait?
Réel c'est quoi? Vu par les yeux? Touché, goûté, entendu?
Qui peut prouver que les sens sont infaillibles?
Et si on était comme dans Matrix?
Après tout les sensations ne sont-elles pas qu'interprétation?

Elle avait rêvé cette nuit là, comme toutes les autres dailleurs. Il était souvent là, mais pas ce soir. Il n'y avait que rarement trace d'un visage dans ses songes, elle savait qui était là, pas besoin de les représenter. Etrange sensation. Il n'apparraissait pas, pourtant constituant de son rêve, il était là sans être vu, ni touché, n'était-il pour autant pas réel? Pourtant sur le moment elle le sentait, elle sentait sa présence, elle en était assurée.

Elle avait rêvé cette nuit là, comme toutes les autres dailleurs. Ce soir n'était pas si différent des autres, les rêves défilaient nuit après nuit, mais tous se ressemblaient. Tous ces rêves depuis quelques temps s'articulaient autour d'un thème unique, un thème angoissant, un thème qu'elle se refusait à interpreter. Est-ce le rêve qui prévient de la réalité? Le rêve est-il reflet de la réalité? Le rêve est-il une image de la réalité interprétée par l'esprit? Est-il plutot une crainte de l'esprit mise en avant? 

Elle avait rêvé cette nuit là, comme toutes les autres dailleurs. Ce soir était différent. Ce soir son rêve prit une toute autre tournure. Elle n'avait encore jamais vu les choses sous cet angle. Et si le rêve était tout aussi réel que le réel lui même? Et si... et si... et si ''réel'' signifiait ''senti''? Sensation, sentiment, sens, sensoriel, sensuel, sentir, sansarrêt. Sans arrêt sentir, ressentir, se persuader de l'interprétation de nos sens. C'est ça le réel nan?
Ce que je vois, ce que je sens, ce que je touche... Ce que j'ai l'impression de toucher. Alors le rêve est réel? Alors quand je te rêve tu existes?

Mais à cette échelle, le mec qui tourne un film... Il sent les choses, il ressent les choses, il vit le film... Est-il réel à ce moment?
''J'avais imaginé que la vie serrait plus drôle avec un générique et des rires pré-enregistrés''

L'acteur lui aussi, mène-t-il une autre vie, dans un univers parallèle?
En fondant dans la peau de son personnage, sa vie devient la sienne, mais est-elle moins réelle que celle de l'acteur lui même?
La logique d'un raisonnement peut parfois pousser loin... A en perdre la raison.

Où se trouve le réel? Là où les autres peuvent valider nos théories? Là où les autres peuvent certifier qu'ils voient la même chose que vous?
''Ce n'est pas parce qu'ils sont nombreux à avoir tord qu'ils ont raison''... Alors quoi? Je peux? Non? Et ici je peux?


Double vie? Rêve? Illusion?

 
''J'avais imaginé que la vie serrait plus drôle avec un générique et des rires pré-enregistrés''
 


Lundi 22 février 2010 à 23:16

 


She says:


''Hey Baby, take a walk on the wild side''





Lou Reed
 

Mercredi 23 septembre 2009 à 13:16



Un monde qui vit, un monde d'enfants qui crient, qui jouent, qui pleurent, qui sourient, un monde d'enfants qui rient. 
Et si c'était ça chez nous aussi?

Ils avaient tous entre 5 et 11 ans, ils étaient calme ça pour sûr, les cinq premières minutes de la séance, ils étaient regroupés, assis pour la plupart en tailleur sur les tapis verts et rouges. Ils n'avaient tous dans la tête que le désir d'en finir avec ces petites minutes de silence, et de partir dans leur petit monde. C'était la jungle, c'était le souk, c'était le bin's, c'était le cirque. Oui leur petit monde, le petit moment dans la semaine où tout devenait possible, c'était le cirque. Oh non pas le grand chapito de Zavata avec ses éléphants et ses ours, non non, notre petit cirque à nous, il avait lieu dans un gymnase, pas très grand non plus, avec un gardien, pas très beau, pas très grand non plus dailleurs, c'était petit, c'était bien. 

Y avait bien quelques grands, on était pas dans ces films où les enfants se gèrent tout seuls et s'en sortent magnifiquement bien [vous avez vu comme il s'en sorte à merveille les marmots dans ces films? Vous aussi ça vous a choqué? Vous aussi vous trouvez que la morale de l'histoire est limite pour nos petits frères?] Non, là y avait quand même quelques grands, de grands enfants pourrait-on dire.
Ils n'avaient qu'un mot à dire: ''Allez!''

Et voilà notre foule de petits artistes qui se précipitent vers leurs activités, ça et là des p'tits gars en jogging addidas qui lancent des massues difficiles à rattraper, ici la petite Elise qui tente de marcher sur le fil, un manche à balai usé dans la main lui sert d'appui pour s'équilibrer, bringuebalante elle avance tout doucement, le sourire aux lèvres en regardant son petit frère tomber du monocylce. Difficile les débuts hein? [On sait tous ce que c'est! Quoi que...] Il y aussi Luca, trapeziste en herbe à la tignasse dorée, accroché la tête en bas à sa drole de barrette en bois, les filles avec leurs drapeaux qui tournoient dans les airs, s'emmelent, tournent, tournent et tournent, au dessus des couettes, dans le dos, derrière la tête, le ptit Tom qui dépasse de tous les autres sur ses échasses, et puis lui, lui Oh Grand Maitre du Cirque, créateur de Tit'Equipe que nous sommes, le plus grand le plus beau le plus fort, celui qui fait sourire tous les gosses qu'ils soient en ville ou à la maison, qu'ils soient malades ou bien portant, lui c'était celui dont toutes les gamines étaient amoureuses de mon temps [moi la première], c'était celui qui respectaient ses élèves quand il était prof, celui qui respectaient ses gamins quand il était animateur, qui leur apprenaient sans pression quand il était éduc, et qui laissait sur toutes les bouches un sourire indécrochable.

Devant sa tripotée de marmots aux rires sonores il pouvait être fier, parce que des tableaux comme celui que je viens de peindre, y en a pas partout, et ces sourires là c'est mon petit moment de plaisir à moi. Des enfants qui s'épanouissent, des enfants qui jouent, qui sourient, qui apprenent le respect avec un sourire sur les lèvres, et qui vous donne à vous de quoi sourire au milieu d'une journée de boulot ennuyant, en cours ou ailleurs, il suffit de vous représenter cette image de toute cette petite troupe d'artistes en herbes, joyeux comme tout, et vous vous prendrez vous même à sourire au milieu d'un DS de maths [étonnant non?]

Mercredi 23 septembre 2009 à 12:06



Les bébés, ça s'fait pas avec la bouche,
Les bébés, ça se fait pas avec la bouche,


Parce que la capote, ça s'met pas sur la langue!


et puis c'est tout.

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